L’été est, à n’en pas douter, la saison de l'année que je préfère. J’ai le sentiment de revivre après avoir hiberné comme une marmotte. Je me surprends à flâner dans les rues de Nantes, à prendre un verre en terrasse, à me gorger de soleil et à sourire à de parfaits inconnus. J’ai envie d’échanger, de profiter, de m’enivrer de cette douceur de vivre. Les journées sont longues et pourtant le temps me manque pour tout voir, tout faire, tout embrasser. Je deviens, après une longue période de disette, une boulimique de la vie.
Le soleil n’est pas le seul responsable de ce regain d’énergie. Je suis bien sûr très sensible à la luminosité, et je garde d'ailleurs un souvenir ému de mon passage à Marseille. J’y ai passé 18 mois formidables à profiter de chaque journée d’ensoleillement comme d’un cadeau tombé du ciel. Les goélands, les calanques, la gouaille des marseillais… Marseille est restée dans mon cœur comme le souvenir indélébile d’un amour de jeunesse.
A Nantes en été, non seulement le soleil nous fait l'honneur de sa présence mais les rues se vident. Il y a moins de voitures, moins de bruit, moins de gens, moins d’hystérie. Je peux promener mes chiens tranquillement le matin sans subir les va-et-vient nerveux des parents qui déposent leurs enfants à l’école « Allez dépêche-toi ! On est en retard ! ». Aux heures de pointe, les voitures ne s’agglutinent plus à l’angle de ma rue dans un concert de klaxons. Tout est étrangement calme, en suspens. Et toutes les cellules de mon corps le ressentent. Mon cerveau n’est plus saturé d’informations en permanence. Je suis détendue, lucide, vivante. Je reprends plaisir à faire du sport, à prendre soin de moi. Je me lève d’un bond le matin, prête à profiter de chaque seconde qui s’offre à moi. Plus rien ne me pèse, et tout redevient possible.
J’aimerais figer ces instants pour toujours, les capturer, les garder en moi. Que les odeurs de l’été, ses couleurs, sa lumière ne soient pas seulement un vague souvenir lors des rudes journées d’hiver mais une réalité palpable et accessible.
Les journées raccourcissent déjà. Dans quelques semaines, les vacanciers seront de retour, la vie reprendra son cours et cette période bénie sera derrière moi. Je vais m’en abreuver jusqu’à plus soif, la laisser me pénétrer par tous les pores de la peau et profiter de chaque instant comme si c’était le dernier.
La vie, en été, est un cadeau.